Voilà, le gamin est reparti, le plus jeune de "nos" enfants. Pourquoi les guillemets ? Parce que dans notre famille recomposée, il y a "ses" enfants et "mes" enfants, quatre en tout, si on ne compte pas les beaux-enfants. L'aîné de la bande est mon fils, 34 ans, vivant avec Charlotte. Ensuite, c'est David, aîné de mon conjoint. Il aura 28 ans le 27 octobre prochain. Sa compagne se prénomme Laurence mais nous disons "Lo". Vient directement après, avec seulement quelques heures de différence mais sur ses papiers d'identité un jour, donc le 28 octobre, ma fille Fanny dont le compagnon a un prénom venu de loin et qui a été raccourci en "Innok". Puis c'est le gamin, Manuel, qui vient de fêter ses 18 ans et vit chez sa maman.
Et voilà, le gamin est reparti. Nous venons de le conduire prendre le bus qui le ramène dans le sud du pays, à la frontière entre trois pays : France, Grand-Duché de Luxembourg et Belgique. Le trajet est long : plus de deux heures et demie jusqu'à Arlon où il descend pour ensuite être récupéré par sa maman en voiture car ils habitent quelque part dans la campagne profonde en Wallonie. Le trajet est beaucoup plus long en bus qu'en voiture, mais c'est plus pratique que de faire l'aller-retour, surtout si la météo est mauvaise. Quand le gamin était petit, nous l'avons faite souvent, cette route, en voiture, mais nous profitions de ce déplacement pour rendre visite à ma tante Yvette, soeur de mon papa, qui habitait aussi dans cette région. Mais aujourd'hui, de la génération de mes parents, il n'y a plus personne là-bas. Les années sont passées et mes oncles et tantes, ainsi que mes parents, sont partis pour un autre voyage, là d'où, a priori, on ne revient pas.
Manuel est parti, mais il reviendra encore quelques jours à la fin du mois, avant la rentrée des classes. Comme d'habitude, il a rempli un sac en plastique des mouchoirs en papier utilisés qui jonchent le sol de sa chambre à chaque fois qu'il est là. Et comme d'habitude, il a oublié une chaussette sale et n'a pas enlevé de son bureau les brindilles de tabac de ses cigarettes à entuber.
Manuel est parti avec dans la tête le souvenir des festivités liégeoises du 15 août en Outre-Meuse que son frère lui a fait découvrir, en commençant le 14 comme il se doit. Donc Manuel était un peu... fatigué. Le Pékèt, c'est bon, mais il ne faut pas en abuser !