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La chouette vagabonde

Lire, manger, se promener, découvrir... des coups de gueule, voyages, passions, lectures... ou les derniers hôtels dans lesquels je me suis arrêtée; parfois, des recettes de plats régionaux, une fleur qui vient d'éclore ou le presque silence d'un matin qui se lève sur la ville...

27 décembre 2014 : mon grand frère ne va pas bien du tout

Publié le 27 Décembre 2014 par Claudine Bel in Journal, Billets d'humeur

27 décembre 2014 : mon grand frère ne va pas bien du tout

Admis hier matin à l'hôpital d'Ottignies, on l'a transféré dans la journée au CHU Saint-Luc à Bruxelles. Son état s'était dégradé durant la journée...

Je viens d'aller le voir.

Son lit est là, au milieu de la pièce. Plein d'écrans autour de lui affichent des courbes de toutes les couleurs. Il y en a des jaunes, des rouges, des vertes, peut-être aussi des bleues, mais je ne me souviens plus. Elles bougent tout le temps, et les chiffres qui les accompagnent aussi. Mais tout est silencieux, ou presque. Un interne s'affaire à préparer des ustensiles, se faisant tout petit pour nous laisser la place. Il y a Marie-Claude, ma petite belle sœur, et Denis, leur plus jeune fils. Puis il y a moi. On s'est lavé les mains avec application, puis on les a passées sous un produit désinfectant. Il ne faudrait pas qu'on lui amène encore des microbes supplémentaires... Il est là, branché à toutes ces machines, SES machines, celles qui le rattachent à la vie. Il a l'air serein, maintenu endormi par les drogues qui coulent dans ses veines au goutte à goutte.Serein, mais bouffi. C'est l'infection qui fait ça, il parait. Ces maudits streptocoques ont envahi sa jambe de haut en bas, de la cuisse à la cheville. Ses reins aussi. Ils sont bloqués, ses reins. Alors il est branché à une machine qui filtre tout à leur place. Il a aussi des câbles partout, accrochés aux lobes de ses oreilles, lui sortant des bras, un gros tube dans la bouche. Ses yeux sont fermés, paupières gonflées, luisantes d'une crème que je suppose là pour empêcher qu'elles restent collées."Etat très critique" a dit le médecin. Les 48 heures qui viennent seront décisives. Ils ont enlevé de la peau, de la masse graisseuse et de la masse musculaire tout le long de sa jambe pour tenter de supprimer le foyer infectieux d'entrée. Cela s'est bien passé, apparemment. Maintenant, il faut du temps, et croiser les doigts.

Tu vas te battre, hein, mon frère ! Tu vas te battre contre ces saloperies qui ont envahi ton corps et essayé d'abattre le chêne que tu es. Tu as toujours fait partie du clan des gagnants, tu ne peux pas te renier.

Je suis perplexe. J'avais l'impression, quand je te regardais, qu'autour de ce tuyau qui prenait toute la place dans ta bouche, tu souriais. Nous entendais-tu ? Etais-tu conscient que nous étions là ?

Courage, mon frère ! On ne peut rien faire pour t'aider. Tu es entre de bonnes mains, des mains expertes, des personnes attentives à la moindre des réactions de ton corps. Donne-leur ce plaisir de pouvoir dire qu'elles ont, une fois de plus, pu faire la nique à la mort. S'il-te-plait...

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