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La chouette vagabonde

Lire, manger, se promener, découvrir... des coups de gueule, voyages, passions, lectures... ou les derniers hôtels dans lesquels je me suis arrêtée; parfois, des recettes de plats régionaux, une fleur qui vient d'éclore ou le presque silence d'un matin qui se lève sur la ville...

26 avril 2017 : Sortie matinale à Alger

Publié le 29 Avril 2017 par Claudine Bel in Journal, Billets d'humeur, Boulot, Alger, Voyages, Algérie, Anecdotes

Ce que je n'ai pas pu publier hier pour cause de défaillance du réseau internet algérien : 
Ce matin, je me suis réveillée un peu avant l’appel à la prière. Mal dormi, réveillée toutes les heures à cause de la chaleur (trop tôt dans la saison pour la clim. donc ne fonctionne pas, et trop de bruit quand on ouvre la fenêtre). Finalement, j’ai décidé de me lever. Direction internet. Ne fonctionne pas. Je réessaie : ne fonctionne pas. Encore une fois… Bon, j’ai compris : pas d’internet ce matin. Les petits Chinois seraient-ils déjà tous connectés ? Non, c’est le réseau qui est par terre, pas le wifi de l’hôtel. Bon alors… ? Agatha et une de ses enquêtes sur meurtre ? Pffff… pas envie de grand matin. J’opte donc pour la douche, l’habillage et la promenade dans le quartier. Il doit être 6 heures du matin quand je suis dans le hall de l’hôtel, toutes lumières éteintes. J’entends la radio ou la télé du gardien dans la pièce située derrière la réception. Je sors comme une voleuse, sans que personne ne me remarque. Le jour se lève à peine. Je ne vais pas vous redire les odeurs, les chats errants, les hommes partout et les quelques femmes car ce serait du réchauffé. Aujourd’hui, pas encore de nettoyage des devantures, c’est trop tôt. Seuls les petits cafés sont pleins d’hommes buvant un café ou un thé en mangeant un croissant ou un pain au chocolat. Le reste est encore endormi, même les clochards sous leurs couvertures à même le sol près du petit parc. Un policier en faction devant un bâtiment public me regarde passer. Je sens son regard qui me suit. Je sens ses pensées : « Que peut bien faire dehors à cette heure si matinale une femme seule aux cheveux courts et grisonnants et aux yeux clairs marchant ainsi d’un bon pas ? » Elle fait des pas, monsieur le policier, elle fait des pas car le sommeil ne vient pas. Un tram passe. Je marche. Je marche droit devant moi, sur l’axe principal, pour ne pas me perdre, pour ne pas prendre ces petites rues transversales où il n’y a personne et où ça ne sent pas bon. Je vois passer un camion sur lequel il est écrit « … pour la propreté de la ville ». Eh bien ils en ont du boulot, ces pauvres gars. Comme les balayeurs qui apparaissent peu à peu. Je ne peux d’ailleurs me retenir et le fait remarquer à l’un d’entre eux qui acquiesce et me remercie du regard et d’un large sourire pour ma compassion. Entretemps, je suis arrivée près de la mosquée. Un tram s’arrête à son arrêt. Quelques personnes y montent, dont cet homme qui vient de faire deux ou trois cents mètres à ma hauteur mais au milieu de la rue (moi sur le trottoir, bien sûr). Deux trois cents mètres durant lesquels il n’a pas arrêté de tousser, tousser, à en cracher ses poumons. Franchement, ça ne me donne pas envie de prendre le tram à l’instant présent… Je ne vais pas continuer plus loin car je ne sais pas où cela m’emmènerait, je fais donc demi-tour. Les hommes qui me regardaient passer tout à l’heure sont toujours devant leur café, leur thé et leur croissant. Ils discutent toujours autant, sur un ton vif, donnant toujours un peu l’impression qu’ils se disputent. Mais ce n’est pas le cas car ils se sourient, se tapent sur l’épaule… Je passe. Peut-être me voient-ils, peut-être pas. Je suis passée et je repasse, sans hésitation et sans crainte : je suis du quartier…
A l’hôtel, le hall est toujours éteint et la radio/télé fonctionne toujours dans la pièce derrière la réception. Je fais « ding » sur la sonnette du comptoir car je dois faire réactiver ma carte-clé. Le gardien est surpris de me voir. On discute un peu. L’hôtel est complet, c’est à cause de cette foire internationale, tous les hôtels sont complets, c’est aussi à cause de l’Hilton qui est en travaux : 400 chambres en moins. C’est un bon plan d’investir dans un hôtel à Alger. Oui mais il n’y a pas que la construction, il faut le personnel, aussi. Mais non, ce n’est pas très cher, le personnel, les salaires sont bas. D’ailleurs, cet hôtel de la ville d’à côté vient d’en construire un deuxième ici un peu plus loin. C’est grâce au premier qu’ils ont pu faire le deuxième. Mais il faut un bar. Ca ça attire les clients. Ici, c’est dommage, la cafeteria ne marche plus. Mais ils n’ont même pas de jus de fruits, ou de cocktails (sans alcool). C’est un peu triste…
Un peu après, je me battais avec les petits Chinois au buffet du petit déjeuner.

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