C'était le jour ! Encore un mail dans ma boîte que je n'avais pas sollicité ! J'ouvre, par principe, puis aussi parce que j'en connais bien l'expéditeur que j'apprécie par ailleurs. Une présentation power-point. Première page : un grand coq wallon et un commentaire, en néerlandais : "Chaque jour, chaque Flamand paie 3 euros pour les Wallons. Voilà où va notre argent". Et de présenter ensuite une série de photos d'un tronçon du metro de Charleroi dont le gros-oeuvre est fait mais qui n'a jamais été terminé donc mis en exploitation.
Les grands travaux inutiles... Jean-Claude Defossé, vous vous souvenez ?
Je plonge donc un peu sur internet, rassemble quelques infos et réponds à mon expéditeur (qui n'est pas un Flamand, je tiens à le préciser).
Voici mes réponses, car je m'y reprends en deux fois :
- Bah... On peut renvoyer l'ascenseur à nos voisins du nord, car les Wallons n'ont pas le monopole des travaux inutiles.
- Petit aperçu de travaux inutiles flamands, juste pour dire.
- Qui ne fonctionnent pas (et ne sont pas terminés)
- Anvers : 5 km de tunnel de prémétro (tunnel pour trams) en gros œuvre.
- Une bande de circulation à la jonction de la E314 et de la E40 en direction de Bruxelles
- Le pont et le tunnel de Jabbeke, construits pour la liaison autoroutière Calais-Anvers jamais réalisée.
- Le pont sur l'autoroute A19 à Sint-Jan, près de Ypres.
- L'échangeur de Machelen
- J'avoue en avoir un peu marre de cette propagande anti Wallonie, moi qui ne me sent de nulle part et qui apprécie, "dans tous les camps", des personnes intéressantes et en ignore superbement d'autres.
Sur le metro de Charleroi :
Le projet de construction de ce métro léger date du début des années 1960. Sa construction a démarré à la fin des années 1960. Devant revitaliser et donner une nouvelle impulsion aux deux réseaux vieillissants (SNCV et STIC) desservant la ville et sa banlieue. Cette nouvelle infrastructure devait également servir de vitrine pour l’exportation. À cette époque, on prévoyait de doter la ville d’un réseau de transports en commun performant constitué par des véhicules de type tramway mais circulant en site propre intégral (tunnel, viaduc). Le projet initial comportait une boucle urbaine, ceinturant le centre-ville de Charleroi, sur laquelle devaient venir se greffer huit antennes desservant les faubourgs de la ville. Lors du lancement du projet, la fin des travaux était prévue pour 1992 et le tout devait coûter 20 milliards de francs belges (de 1960). Le réseau devait compter 69 stations et mesurer 52 kilomètres de long.
Ce projet ambitieux sera « contrarié ». La régionalisation de l'État Belge transfère certaines compétences, dont le transport, du fédéral aux régions. Malheureusement, les budgets régionaux sont moins importants. Le métro de Charleroi est ramené à une dimension beaucoup plus modeste. Certains travaux initialement prévus ne seront jamais entrepris. D'autres ne seront jamais menés à leur terme. Cela explique la présence de sections incomplètes et d'autres où seul le gros œuvre a été achevé. Une autre section, l'antenne de Châtelet, est entièrement équipée et achevée depuis 1985 (au-delà de « Centenaire » seul le gros œuvre est terminé). Inutilisée et entretenue au minimum, elle subit diverses déprédations. Il faut ajouter à ce tableau un peu noir, des motrices en surnombre parquées depuis de nombreuses années dans le dépôt de Jumet.
(Source : Wikipedia : )
De la constitution de la Belgique aux années 1970, soit durant près de un siècle et demi, force est de constater que les transferts se sont effectués majoritairement vers le nord du pays, la Wallonie "riche" finançant plus que sa part des autoroutes, ports et autres installations flamandes. Nombreux furent les Flamands heureux de trouver du travail dans les charbonnages ou autres usines situées en Wallonie, et de venir s'y installer. Et contrairement à ce qu'ils affirment souvent, je ne crois pas qu'ils furent plus exploités que les pauvres ploucs wallons qui devaient, eux aussi, aller faire les taupes pour gagner leur croute. C'était alors, comme ce l'est encore aujourd'hui, mais sous une autre forme, l'exploitation d'une classe laborieuse par des bourgeois ou nobles sans scrupules, à quelques rares exceptions près.
Alors qu'en 1970 le déclin de la sidérurgie wallonne (notamment) a sonné, on constate pourtant encore que la Flandre reçoit 70 % du budget de l'état pour financer les grands travaux entamés sur son territoire. La vraie solidarité aurait voulu que la tendance soit inversée, de façon à donner à la Wallonie plus de chances de relance. Mais quant à eux, les projets wallons sont laissés dans les cartons ou bâclés à l'économie : E411 et E25, notamment. Car si ces deux autoroutes connaissent tant de problèmes, c'est qu'elles ont été construites au moindre coût, rognant sur la largeur du coffre, la qualité des fondations, et l'offre en équipements. Et ces économies de départ ne seront jamais remédiables sauf à recommencer complètement certains tronçons ou ouvrages d'art. Et laCa, les Flamands n'en parlent jamais, trop heureux qu'ils sont de critiquer ceux qui, aujourd'hui, semblent "leur coûter".
Devrais-je me réjouir de la fermeture de ces usines de montage de voitures toutes situées en Flandre ? Devrais-je me réjouir du vieillissement de la population plus important au nord qu'au sud du pays qui fait que, oui ! acceptons la régionalisation de la sécurité sociale car ce sont les Flamands qui auront les plus gros problèmes de financement de leurs pensions dans une ou deux décennies ? Non, je ne me réjouis pas, car les malheurs ou les mauvaises passes des autres ne peuvent réjouir personne. Je fulmine, plutôt, de voir toutes les injustices à l'égard des francophones de notre pays. Comment accepter qu'au sein d'un organisme fédéral, sur 7 cadres dirigeants un seul soit francophone ? Comment accepter que des audits télécommandés par un Flamand né en 1942 et ayant Adolf comme deuxième prénom ne vise qu'à couper les têtes francophones d'institutions fonctionnant bien pour y mettre, sans autre procédure de recrutement, des Flamands ? Comment accepter que l'on mette des freins à la possibilité pour tous d'acquérir un bien immobilier où que ce soit ? Comment accepter que de l'argent des citoyens soit détourné pour financer ce qu'il faut bien considérer comme une campagne personnelle ? N'ayant pas la télé, je n'ai donc pas vu (et n'ai pas encore eu le temps de chercher sur internet) l'émission montrant les tentatives de François Pirette se faisant passer pour un diplomate étranger téléphonant à Dilbeek et cherchant à ce qu'on lui réponde en français. Je n'ai donc pas vu non plus, les tentatives, apparemment réussies, de Flamands s'adressant à Liège, Charleroi et Braine-l'Alleud, je crois, Flamands qui ont à chaque fois reçu l'information dans leur propre langue. Le sectarisme, je sais très bien où il est, d'où il vient. Je le vis quotidiennement. Jamais un PV de réunion ne sera traduit en français. Jamais une réunion ne se passera en français, sauf si c'est un tête à tête. Je m'en fiche : je maîtrise les deux langues. Mais est-ce normal ? Est-ce normal que sur la ligne de train Liège-Bruxelles, il n'y ait aucun train à double étage, jamais ? Une seule fois j'en ai vu un : j'étais par hasard un matin à la gare des Guillemins un samedi ou dimanche de beau temps durant les grandes vacances, et le train allait de Liège à... Ostende. Par contre, aux heures de pointes..,
Enfin, voilà. Partie du métro de Charleroi...
Bonne journée