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La chouette vagabonde

Lire, manger, se promener, découvrir... des coups de gueule, voyages, passions, lectures... ou les derniers hôtels dans lesquels je me suis arrêtée; parfois, des recettes de plats régionaux, une fleur qui vient d'éclore ou le presque silence d'un matin qui se lève sur la ville...

24 octobre 2016 : Alger - Troisième semaine, jour 3

Publié le 29 Octobre 2016 par Claudine Bel in Alger, Journal, Boulot, Voyages, Algérie

41... 41°C ce midi. Certes, c'était au soleil. Mais il faut bien avouer qu'à midi, il est difficile de trouver de l'ombre. Donc à midi, je me suis trainée péniblement jusqu'à la voiture pour aller manger un bout dans une petite pizzeria locale, la cantine étant toujours fermée. Aujourd'hui, non loin d'Alger, des bois se sont mis à brûler...

 

Aujourd'hui, la journée de travail fut bonne. "Nos" Algériens avaient fait les devoirs qu'on leur avait donnés. Belle approche, qu'on a commentée. Leurs yeux s'ouvrent sur des choses que jusqu'à présent ils n'avaient pas encore remarquées. On ne veut pas transposer chez eux les habitudes de nos régions européennes, mais on veut qu'ils se mettent dans la peau de l'autre, du moins valide, du plus pauvre, du plus chargé et encombré... dans la peau de celui qu'on ne veut pas voir devenir une statistique.

 

Aujourd'hui, nous avons été bons, structurés, efficaces, bien mieux qu'hier qui nous vit désorganisés. Aujourd'hui, nous avons tous avancé dans la même direction, guidés par un fil invisible, commentant, échangeant, partageant, nos expériences, les leurs, adaptant dans la bonne humeur et le respect mutuel.

 

Aujourd'hui, pour la première fois, on a refusé de me serrer la main pour me dire bonjour. Mais ce refus fut souriant, expliquant que cela ne lui était pas permis. Mais nos mains se sont portées spontanément sur notre coeur et j'ai simplement dit que je comprenais et me suis excusée dans un sourire, et j'ai eu un sourire en retour. Et cela ne nous a pas empêchés d'être face à face dans la salle "de cours", de sourire et plaisanter, de convenir de procédures, d'échanger des idées pour qu'un peu de l'Europe enrichisse l'Algérie. Et en fin de journée, quand nous attendions notre taxi pour rentrer à l'hôtel, dans le petit local des gardiens, près de la barrière, une petite voiture s'est arrêtée, a donné un petit coup de klaxon, et "notre" grand barbu s'est penché avec un grand sourire pour nous saluer de la main. C'est sûr, il était content de la journée passée en notre compagnie. Alors qu'est-ce qu'une main qu'on ne peut pas serrer ? Ce qui compte le plus, c'est tout le reste qui fut dit, tout ce qui fut partagé spontanément, tout ce qu'on a pu se donner...

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U
Vu le mépris d'origine patriarcale que les hommes algériens ont pour les femmes, moi je me garde bien de leur faire l'honneur de leur serrer la main, si grands soient leurs sourires. Vous pensez leur montrer du respect en leur donnant votre main à serrer, vous ne faites que vous déconsidérer à leurs yeux. Contentez vous d'un salut genre " Ave César ", suffisamment de loi pour qu’ils ne puissent pas vous saisir la louche de force, c'est tout à fait suffisant, je vous assure.<br /> Je me souviens d'un reportage effectué en Afghanistan où une journaliste française s'était fait mettre la main au panier par l'un des Afghans avec qui elle se faisait prendre une photo de groupe: cela résume bien l'opinion que les hommes de nos pays tribaux ont des femmes qui les approchent de trop près. Il ne faut jamais sourire ou se familiariser avec un homme de ces pays ( le mien compris ), c'est aussitôt mal interprété chez les hommes à faible niveau d'éducation. Surtout une Occidentale, les hommes de nos pays sont persuadés qu'elles sont toutes en recherche de....<br /> Vous ne pouvez pas m'accuser de racisme, étant moi même Algérienne, mais il se trouve que je suis plus féministe que nationaliste. Amicalement.
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C
Nous n'avons certainement pas rencontré les mêmes hommes...<br /> Mais sans doute aussi, les nombreuses décennies que j'affiche au compteur de ma vie et l'expérience de ma vie professionnelle me permettent-elles des libertés que d'autres n'ont pas.<br /> Merci pour votre commentaire, et optez pour le féminisme "doux", le seul qui parviendra à faire bouger les choses en notre faveur.