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La chouette vagabonde

Lire, manger, se promener, découvrir... des coups de gueule, voyages, passions, lectures... ou les derniers hôtels dans lesquels je me suis arrêtée; parfois, des recettes de plats régionaux, une fleur qui vient d'éclore ou le presque silence d'un matin qui se lève sur la ville...

29 février 2016 : Premier voyage à Alger (6)

Publié le 5 Mars 2016 par Claudine Bel in Alger, Boulot, Voyages, Journal

En fin de journée hier, dans notre taxi, coincés dans un embouteillage, j'ai vu un panneau "Alger centre". Je n'ai pas résisté : "Vous nous feriez faire un petit tour dans la ville ? Vous pourriez nous montrer quelques beaux coins de votre ville ?" Le chauffeur m'a regardée dans son rétroviseur, a réfléchi une seconde et demie et m'a répondu gentiment "oui, bien sûr". Nous avons donc bifurqué sur une autoroute nettement moins chargée qui nous menait vers la ville.


Alger, c'est comme une fourmilière : il y a des piétons, des camionnettes, des petits bus, des autos... partout. Alger, c'est un grand boulevard avec des palmiers qui longe la mer. Au pied de ce boulevard, ce sont des rochers naturels et fabriqués qui plongent dans une eau couleur d'encre dont les vagues se brisent avec force (la mer est grosse, aujourd'hui). Alger, c'est des bateaux énormes dans lesquels embarquent de tout petits camions, là, juste à deux pas. Alger, ce sont des empilements de containers, et un peu plus loin des cannes à pêches appuyées contre un mur et dont le fil plonge dans les remous des vagues, là, beaucoup plus bas...


Alger, c'est un peu les boulevards haussmanniens de Paris, la dentelle des balcons en plus, et les dessins des faïences colorées, aussi. Alger, c'est la fierté d'une indépendance acquise dans la douleur et le sang, mais dans la gloire aussi. Ce sont des monuments à un certain Emir, des rues qui portent son nom, des places bordées de palmiers et de parterres aujourd'hui sans fleur.
Alger, c'est une ville qui se construit, partout, vite, mais parfois aussi au ralenti. Des chantiers partout, parfois avec des hommes qui s'affairent, parfois déserts. Ce sont des façades grandioses dont la peinture s'effrite, comme des lambeaux d'une peau trop exposée au soleil. Alger, c'est le contraste d'une pauvreté immense d'hier et d'aujourd'hui, et de vestes, cravates et mallettes de cuir qui courent après le temps.


Alger, c'est une basilique perchée sur la colline, gardée par la police, où trois bonnes soeurs à la peau sombre prient un Dieu qui n'est pas celui d'ici. Et à deux pas de là, un minaret... Ici, c'est propre et silencieux, c'est une vue imprenable sur les terrasses qui arrêtent la course des maisons vers le ciel.


Alger, ce sont des petites rues étroites qui grimpent en lacets, interminablement. C'est de la poussière, des piétons partout partout, peu de trottoirs, ou alors en mauvais état, des femmes qui portent le foulard, rarement complètement cachées, et des hommes, beaucoup d'hommes, qui disent bonjour et s'écartent avec un sourire pour vous laisser passer (il parait que c'est mon âge qui fait cela... mais qu'est-ce qu'il a, mon âge ? )


Alger, ce sont des contrastes permanents, entre un passé toujours bien présent et un futur qui se construit avec hésitations et comme de la désorganisation.

Alger... j'attends de pouvoir te voir sous le soleil...

Alger - Photos Marc BroeckaertAlger - Photos Marc Broeckaert
Alger - Photos Marc BroeckaertAlger - Photos Marc BroeckaertAlger - Photos Marc Broeckaert

Alger - Photos Marc Broeckaert

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